dimanche 31 janvier 2010

Danpatsushiki d'Ushiomaru

Week-end chargé pour les affûteurs de ciseaux du Ryôgoku Kokugikan. Après Ôtsukasa hier, c'est Ushiomaru (31 ans, Azumazeki) qui s'est fait rafraîchir la nuque en ce dernier jour de janvier. Azumazeki oyakata, ancien Ushiomaru plutôt. Quand il s'est retiré, après le Natsu basho en mai 2009, Ushiomaru est en effet devenu Onogawa oyakata. En juin suivant, l'Azumazeki oyakata d'alors (ancien sekiwake Takamiyama) a eu 65 ans et a pris sa retraite, retournant à la "vie civile" et au patronyme WATANABE Daigorô. Ushiomaru a alors repris le nom d'ancien Azumazeki oyakata et la heya.
Ushiomaru a fait ses débuts en mars 1994, à l'âge de 15 ans. Il a accédé à la division jûryô en janvier 2002 puis à la division makuuchi en septembre de la même année. Jusqu'en juillet 2007, il est allé de l'une à l'autre. A partir de cette date, il est resté en jûryô. Son classement le plus haut est O-M10.
WATANABE Daigoro, en tant que maître, a donné le dernier coup de ciseaux (photo du haut) après que 260 invités se soient relayés, parmi lesquels l'ancien yokozuna Akebono, dont Ushiomaru a été le tsukebito.
A la fin de la cérémonie, celui qu'il faut donc appeler Azumazeki oyakata était ému jusqu'aux larmes : "Je suis étonné que ma tête soit si légère. Le mage était donc si lourd (photo du bas, Azumazeki oyakata nouvelle version). Je veux former des rikishi de talent bien sûr, mais aussi des rikishi qui savent se comporter dans leur vie sociale.".
WATANABE Daigorô a lui exprimé sa satisfaction : "Je suis soulagé, j'ai achevé ma tâche. Jusqu'à aujourd'hui, je sentais qu'il était sous ma responsabilité.".

Takamiyama est né Jesse WALANI-KUHAULUA en 1944 à Hawaï. Il a débuté le sumô professionnel en mars 1964 et s'est retiré en mai 1984. Il est alors devenu Azumazeki oyakata jusqu'à ses 65 ans. Son nom japonais est WATANABE Daigorô. Il a ouvert la voie aux étrangers dans le sumô : il est le premier étranger à avoir remporté un yûshô en division makuuchi (Nagoya basho 1972) et le premier à avoir été en charge d'une heya, l'Azumazekibeya qu'il a fondée en 1988. Parmi ses élèves, Chad ROWAN, un autre Hawaïen, qui deviendra le yokozuna Akebono.

samedi 30 janvier 2010

Danpatsushiki d'Ôtsukasa

En ce samedi 30 janvier, l'ancien maegashira Ôtsukasa (38 ans, Irumagawa) a sacrifié le symbole de son statut. Rassemblées au Ryôgoku Kokugikan, trois cents personnes ont participé à la coupe de son ôichô-mage. Parmi elles Asashôryû, Hakuhô et bien sûr Irumagawa oyakata (ancien sekiwake Tochitsukasa) qui a donné le dernier coup de ciseaux (photo). "Je porte le mage depuis novembre 1993 alors j'ai l'impression d'être plus léger. C'est un peu désagréable parce que jusqu'à maintenant mes cheveux étaient attachés à l'arrière." a déclaré l'ancien rikishi après être passé entre les mains d'un vrai coiffeur.
Petit gabarit d'1,75 m, Ôtsukasa s'est retiré des dohyô au 14ème jour du Haru basho 2009. Il était classé E-J12 et n'avait gagné qu'un combat. Issu du club de sumô de l'université Nichidai, il avait fait ses débuts en mars 1993, en tant que makushita 60 tsukedashi. En janvier 1996, il était devenu jûryô, puis makuuchi en septembre 1999. Il a remporté un yûshô en makushita et deux en jûryô. A partir de son entrée en makuuchi, où il a passé trente tournois et atteint le grade maximal de O-M4, il n'a fait qu'aller et venir entre cette division et la division jûryô. Avec un score de onze, il est classé troisième au classement du nombre d'accessions à la division suprême depuis l'ère Shôwa.
Wakafuji oyakata depuis son intai, il fait aujourd'hui partie de l'encadrement de l'Irumagawabeya : "J'ai fait ce que j'avais à faire jusqu'à 38 ans. Je n'ai pas pleuré [c'est très fréquent  lors de cette cérémonie] aujourd'hui parce que je n'ai pas de regret. Maintenant, je veux former des rikishi qui ont de l'ambition."

A propos d'Asashôryû

Asashôryû est un très grand rikishi. Il n'est pas yokozuna pour rien. Asashôryû est aussi un homme dont les incartades intra et extrasportives sont récurrentes. L'historique n'en sera pas dressé ici. Rappelons simplement que fin 2008, l'épée de Damoclès était à quelques millimètres de trancher son mage.
La presse de bas étage japonaise en fait ses choux gras, comme toute presse de bas étage le fait avec n'importe qui dans le monde entier. Comme tout personnage de ce type, Asashôryû a ses fervents admirateurs et ses fervents détracteurs.
Depuis que Hakuhô est sur le devant de la scène, le contraste est évident et on  a pu sentir que la NSK jouait sur cette opposition. On sait aussi que cette opposition opère une certaine attraction sur le public, qui n'est pas toujours aussi dupe que ça.
Un des arguments avancés contre Asashôryû est lié au caractère particulier du sumô, le sport national, emblématique, chargé de valeurs spirituelles... Bref, un yokozuna se doit de porter haut et dignement toute cette symbolique. Ou en tout cas faire comme si...
Asashôryû ne joue pas vraiment le jeu, c'est indéniable. Mais il convient de faire la part des choses. Quand Asahôryû prend son kenshô-kin (enveloppes contenant l'argent des sponsors, remises au vainqueur d'un combat) de la main gauche, on se dit que c'est puéril (stupide?) mais qu'il n'y a pas mort d'homme et que l'essence du Japon n'est pas bafouée ni mise en péril. Quand Asahôryû déclare forfait pour un jungyô (tournée provinciale) pour cause de blessure et joue au football devant les caméras mongoles, on se dit que là non plus ce n'est pas très malin, pas très correct sur le plan sportif mais que là non plus les choses ne doivent pas forcément aller plus loin que des sanctions internes (qui ont été infligées) et quelques posters de chambres d'adolescents décrochés et déchirés. Quand Asashôryû lève les bras et montre sa joie d'avoir remporté l'Aki basho en septembre 2009 (au terme d'une année qu'il avait commencée très près de l'intai), on se demande pourquoi on le lui reproche (ah oui, un rikishi digne de ce nom, a fortiori un yokozuna, doit rester impassible en toutes circonstances). On se dit même que le sumô ne perdrait rien à assimiler ce genre d'évolutions plutôt bon enfant.
La tourmente que traverse actuellement Asahôryû est d'un autre ordre.  Vers quatre  heures du matin le samedi 16, première semaine du Hatsu basho, le yokozuna, pris de boisson, aurait frappé un employé de restaurant, qu'apparemment il connaissait, lui fracturant  le nez. Quand l'affaire a été révélée, l'entourage d'Asashôryû a minimisé la chose. On a menti sur l'identité de la victime... Bref, depuis quelques jours une certaine presse se déchaîne, l'opinion publique (du moins une partie de celle qui se sent concernée par le sumô) lui emboîte le pas... Du côté des instances du sumô, certaines voix s'élèvent avec sévérité. Hakuhô a déclaré que si les faits étaient vrais, son collègue devait s'excuser, qu'on leur apprenait que les mains d'un rikishi étaient des katana et qu'ils ne devaient frapper personne. Les rumeurs de licenciement, de démission forcée, ..., se font de plus en fortes. Quoi qu'il en soit, la NSK décidera et chacun devra faire avec. Rien de très inhabituel finalement. Mais la police est aussi sur l'affaire, la victime s'étant décidée, selon ses propres paroles, à demander conseil et à donner suite devant l'absence d'excuses de la part d'Asashôryû. Il n'a cependant pas encore porté plainte. Le yokozuna et sa victime devraient être entendues de façon informelle pour l'instant.
Car voilà, ce qu'on pense du fait de frapper un individu, et de lui casser le nez, n'est pas une question de point de vue et ne relève pas du sport, de la grandeur du sumô, du Japon, etc. Sauf circonstances particulières, c'est un acte répréhensible et même illégal, qui en a conduit plus d'un au poste de police voire plus, non ? A la limite, on peut dire que l'activité professionnelle du coupable n'a rien à y voir (si ce n'est qu'un yokozuna est a priori plus puissant que le moyenne donc plus dangereux), pas plus que ses employeurs. En tout cas, ses employeurs n'ont pas plus à y voir parce qu'il est yokozuna plutôt qu'employé de banque. Le sumô, le Japon, leurs valeurs n'ont rien à voir là-dedans. La morale humaine oui. Et peut-être la loi.
Pour ce qui est de la morale du sport professionnel, rappelons que l'équipe de France de football disputera la Coupe du Monde, avec Thierry Henry. Rappelons que Tiger Woods a perdu des sponsors parce qu'il a commis l'adultère.
Les sportifs jouent le jeu de la starification et des revenus outranciers et encaissent argent et gloire. Alors on peut ne pas les plaindre quand ils sont cloués au pilori, même pour des raisons d'ordre privé. Après tout, on ne peut prétendre avoir le beurre, l'argent du beurre et bien souvent le sourire de la crémière. Ils savent très bien ce qu'ils vont représenter en endossant leur tenue de sportif professionnel et que c'est aussi en raison de ce qu'ils représentent que certains gagnent autant d'argent.
Mais c'est un peu facile de s'arrêter là. Chacun de nous est responsable de ce que les sportifs représentent. Quand une marque d'équipement sportif fait une campagne axée sur la côté "mauvais garçon" d'un footballeur (Nike et Cantona je crois), c'est parce qu'elle sait que le public y sera sensible et que ça lui rapportera de l'argent. Il y a quelques mois, Fanta a lancé une campagne de pub avec Asashôryû. Alors, mauvais garçon, pompe à fric, les deux, ou quelque chose de plus pervers ? Comme un exutoire pour une partie un peu sombre de certains d'entre nous.
Dans un autre domaine, on peut rappeler l'émotion qu'a causée la mort de Diana, et le procès fait à la presse people et aux paparazzi. Hors, depuis, les tabloïds, qui à l'époque sévissaient plutôt outre-Manche, n'ont cessé de fleurir en France. Ceux qui lisent ces torchons indignes des toilettes au fond du jardin ne sont-ils pas ceux qui ont béatifié la lady D. ? Sans parler de la télé-réalité (quelle réalité d'ailleurs ?). Et de ce qu'engendre aussi internet (je buzze, tu buzzes, nous buzzons, ...).
Les rouages économiques sont évidemment complexes (je ne regarde plus ni le foot ni le tennis et C.Ronaldo et Federer s'en fichent pas mal), mais, en fin de compte, il y a quand même des individus qui achètent des tabloïds, qui achètent des tenues de tel ou tel sportif... Ca doit jouer un rôle, non ? Au moins moral.
Il y a aussi des gens qui font des blogs sur le sumô.
J'aime le Japon, j'aime la langue japonaise, j'aime aussi le sumô. Mais je ne suis pas dupe de ce qu'est le sumô. Ni les rikishi. Le sumô est un sport, c'est tout. Les rikishi des humains, c'est tout. Je prends plaisir à les voir combattre, exécuter une prouesse technique. Ce sont des gens doués pour faire quelque chose et qui travaillent sûrement très dur. Mais ce ne sont pas des héros. Et leur talent, aussi grand soit-il, ne justifie rien, ne les met au-dessus de rien.
Et quand j'écris un sujet sur une recrue de 15 ans, un enfant en fait, je me souviens de SAITÔ Takashi, mort en juin 2007, deux mois après avoir intégré une heya. Il avait 17 ans et est mort sous et par les coups de son maître et de certains de ses condisciples. Maître qui a tout fait pour que cette mort passe pour un accident. Et je sais que ces pratiques n'ont peut-être pas totalement disparu. Que ceux qui les ont subies les font peut-être subir à leur tour. Je me pose aussi des questions devant Chiyotaikai, un jeune homme de 33 ans qui a l'air  bien abîmé. Je me souviens aussi d'un été au Japon, une télé allumée très tard le soir et Akebono, l'ancien yokozuna, se faisant humilier en K1.
Je n'attends rien des sportifs de haut niveau, si ce n'est ce plaisir totalement subjectif et sans lequel je peux vivre. Je suis sûre que le sport peut véhiculer des valeurs essentielles mais pas le sport pompe à fric, sans morale et qui oublie qu'il n'est que ce qu'il est. Je suis sûre aussi que ces valeurs n'ont pas besoin du sport pour être véhiculées. Que notre comportement quotidien peut les véhiculer bien mieux que tous les yûshô de l'histoire du sumô.
Alors aujourd'hui, devant les mésaventures d'Asashôryû, je rechigne à lire les articles. Non que je me voile la face sur certains aspects du sumô. Je me dis simplement que, si les faits rapportés sont vrais, c'est un homme qui en a frappé un autre et qui assumera ses actes, qui n'ont rien à voir avec le sumô, le rôle de yokozuna, le Japon, sa grandeur, et tutti quanti. Et que les relents de curée sont toujours écœurants.
J'avais décidé de ne pas parler de cette histoire, si ce n'est pour rendre compte des décisions qui seront prises. Et puis je me suis dit que le fait d'avoir créé ce blog, qui même s'il est insignifiant et n'est lu par personne est public et potentiellement accessible à tous, nécessitait de "prendre mes responsabilités" et de définir un genre de ligne de conduite implicite. Mes propos sont peut-être un ramassis de lieux communs, de naïvetés, j'assume. Et j'assume de ne pas parler de tout à l'avenir, même si je ne suis pas (trop) dupe.
Ceci est le premier et probablement le dernier billet d'humeur de ce blog.

jeudi 28 janvier 2010

Aide à Haïti

La NSK a décidé d'envoyer la somme de 5.000.000 de yen (environ 40.000 euros) pour  venir en aide aux vicitimes du séisme survenu à Haïti le 12 janvier dernier.

Nouveau membre au yokoshin

Après la réunion du 25 janvier, UCHIDATE Makiko (scénariste, écrivain) et ISHIBASHI Yoshio (président de l'université pour femme Kyôritsu) ont quitté leurs fonctions au sein du yokozuna shingi iinkai. Ils les occupaient depuis septembre 2000. UCHIDATE Makiko est la première femme a en avoir fait partie.
La NSK a annoncé aujourd'hui la nomination d'un nouveau membre (ils seront douze au total) : MIYATA Ryôhei est le président de l'universté des arts de Tôkyô (Tôkyô gakukei daigaku). Il a 64 ans et il siègera pour la première fois lors de la réunion du 29 mars.

Yokozuna shingi iinkai : (en abrégé Yokoshin) "comité de délibération des yokozuna", chargé de considérer les éventuelles promotions au rang de yokozuna. On le voit siéger notamment lors des sôken.

Elections prochaines du conseil d'aministration de la NSK

Le mandat (de 2 ans) de l'actuel conseil d'administration de la NSK prenant fin, le 1er février prochain se tiendront des élections. Les candidats devaient aller faire enregistrer leur candidature aujourd'hui au Ryôgoku Kokugikan entre 13 et 14 h (5 et 6 h en France). Onze candidats se sont déclarés, pour dix sièges. Les électeurs sont au nombre de 111 :  les 107 oyakata en fonction, 2 arbitres en chef (tate-gyôji) et 2 représentants des rikishi, les ôzeki Kaiô et Kotomitsuki. Le vote se fait à bulletin secret.
D'ordinaire, ces élections sont strictement formelles. Les cinq ichimon mènent des négociations préalables et choisissent les dix candidats. Dix candidats pour dix sièges, les électeurs n'ont guère l'embarras du choix. Les dix élus se réunissent ensuite, souvent dans la foulée des élections, et choisissent le président du conseil (rijichô).
Cette année, et pour la première fois en huit ans et quatre mandats, il y a plus de candidats que de sièges et il faudra vraisemblablement voter. La faute à Takanohana oyakata (en photo, aprés le dépôt de sa candidature cet après-midi), l'ancien légendaire yokozuna issu d'une famille tout aussi légendaire, un des trois candidats non en fonction actuellement, qui a décidé de faire sa révolution. Il y a deux ans, il était devenu le plus jeune chef des juges, remplaçant un autre yokozuna de légende, Kokonoe oyakata, qui faisait lui son entrée au conseil d'administration de la NSK.
Cette année donc, Takanohana oyakata, qui n'a pas été choisi par son ichimon (Nishonoseki) a fait sécession et décidé de présenter sa candidature. Et a essayé  de rallier des partisans à sa cause. Car le jeune oyakata, 37 ans, est porteur d'un projet de réforme pour le sumô. Il est parfois difficile de s'y retrouver dans ces méandres d'alliances, de désalliances et de luttes d'influence diverses. Quoi qu'il en soit, la réponse sera normalement connue le 1er février.
Autre nouveauté, les membres du conseil extérieurs au sumô (imposés par le ministère de tutelle de la NSK après les scandales successifs qu'a connu le sumô) participeront à l'élection interne du rijichô. Ce seront donc douze personnes qui choisiront le rijichô.

La liste des 11 candidats est la suivante :
Nom d'ancien Age En fonction Shikona Ichimon
Musashigawa 61 x yokozuna-Mienoumi Dewanoumi
Kitanoumi 56 x yokozuna-Kitanoumi Dewanoumi
Dewanoumi 60 x sekiwake-Washûyama Dewanoumi
Hanaregoma 61 x ôzeki-Kaiketsu Nishonoseki
Nishonoseki 61 x sekiwake-Kongô Nishonoseki
Takanohana 37
yokozuna-Takanohana
Ôshima 62 x ôzeki-Asahikuni Tatsunami
Tomozuna 57 x sekiwake-Kaiki Tatsunami
Kokonoe 54 x yokozuna-Chiyonofuji Takasago
Michinoku 50
ôzeki-Kirishima Tokitsukaze
Kagamiyama 51
sekiwake-Tagaryû Tokitsukaze

mercredi 27 janvier 2010

Sumō international

L'affiche originale

L'affiche française

Quand même la presse régionale japonaise (en l'occurence d'Okinawa) parle d'un festival de cinéma français qui récompense un film israélien, on peut se dire qu'il y a une bonne raison. Et c'est bien le cas. Le film de Sharon Maymon et Erez Tadmor parle en effet de sumō. Le titre original du film est "A matter of size" (Une question de taille), le titre français est "Sumô"... (On apprécie au passage le petit chapeau sur le 'o', qui marque la longueur de la voyelle.)
Synopsis : Quatre amis obèses, originaires de la ville de Ramlé, en Israël, ne supportent plus le régime alimentaire qu'on leur impose. L'un d'eux, Herzl, alors qu'il fait la plonge dans un restaurant japonais, découvre le sumō par l'intermédiaire du gérant Kitano, ancien entraîneur exilé en Israël après ses déboires avec les yakuza. Herzl, qui tombe littéralement amoureux de ce sport, propose à Kitano de l'entraîner lui et sa bande de copains...
Le 13ème festival du film comique de l'Alpe d'Huez a eu lieu du 19 au 24 janvier 2010 et le 23, le grand prix a donc été décerné au film israëlien. Six longs métrages étaient en compétition, mais le jury a été très sensible au comique engendré par l'association rare des cultures israélienne et japonaise.
Pour être complet, avant d'évoquer cette récompense, la presse japonaise avait déjà parlé du film lors de sa première présentation en juillet, au Festival du film de Jérusalem. Lors de cette présentaion, les comédiens, revêtus des mawashi rouges du film, s'étaient livrés à quelques exercices d'entraînement (shiko, teppō, ...), faisant rire l'assistance. Quand on les interroge, certains comédiens avouent que le film les a réconcilié avec leur corps, tout comme le sumō le fait pour les personnages du film.
Au fait, "Sumô" est sur les écrans français depuis aujourd'hui. Les critiques sont partagées.
Le festival, le film, la bande annonce, le sysnopsis.

Haru basho 2010 : promotions en makuuchi probables... et rétrogradations

Depuis l'Aki basho de septembre 2009, aucun rikishi n'avait fait son entrée en makuuchi. Trois tournois de suite, cela était déjà arrivé en 1984 et 1987. Quatre tournois consécutifs auraient constitué une première. Mais elle n'aura pas lieu car trois rikishi de jûryô seront vraisemblablement promus en makuuchi pour le Haru basho.
Okinoumi (24 ans, Hakkaku) était classé E-J2 et a terminé avec 10-5. Il est originaire d'Okinoshima (d'où son shikona) dans la préfecture de Shimane. Il y a 88 ans qu'un rikishi de la région n'a pas atteint la division reine. Ils étaient en fait deux, Wakahitachi (en activité de juin 1909 à mars 1931) et Tachinoumi (en activité de janvier 1913 à janvier 1925) et ont été promus en janvier 1922. C'était l'ère Taishô (1912-1926).
Sagatsukasa (28 ans, Irumagawa, en photo après sa victoire du 14ème jour sur Sakaizawa ) était classé O-J1 et a terminé avec 9-6. Si sa promotion est confirmée, avec 1,67m, il deviendra le plus petit rikishi de la division.
Tokusegawa (26 ans, Kiriyama), de nationalité mongole, était classé E-J1 et a terminé avec 9-6.

A l'inverse, certains rikishi de makuuchi vont retourner en jûryô. Comme le tableau suivant permet de le vérifier, les sorts de Kôryû (E-M16, 3-12) et de Tochinonada (O-M15, 5-10) sont quasiment scellés. Tamanoshima (E-M13, 7-8) n'est pas dans une position très confortable et peut remercier Chiyotaikai, dont l'intai libère une place.

Bilan en makuuchi : 21 kachikoshi, 20 makekoshi (dont les kyûjô de Kotomitsuki et Tokitenkû) et une intai. Tout juste la moyenne.

Est Rang Ouest
Hakuhô 12-3 yokozuna 13-2 Asahôryu
Kotoôshû 9-6 ôzeki 10-5 Harumafuji
Kotomitsuki 1-7-7 ôzeki 9-6 Kaiô
Baruto 12-3 sekiwake 0-4-I Chiyotaikai
Kotoshôgiku 6-9 komusubi 7-8 Kakuryû
Toyonoshima 8-7 maegashira 1 5-10 Tochinoshin
Gôeidô 7-8 maegashira 2 5-10 Miyabiyama
Hokutôriki 3-12 maegashira 3 9-6 Kisenosato
Kakizoe 6-9 maegashira 4 6-9 Takekaze
Yoshikaze 6-9 maegashira 5 8-7 Kyokutenhô
Bushûyama 2-13 maegashira 6 11-4 Aminishiki
Tamawashi 8-7 maegashira 7 9-6 Wakanosato
Tokitenkû 5-5-5 maegashira 8 6-9 Asasekiryû
Kokkai 5-10 maegashira 9 3-12 Shôtenrô
Tochiôzan 8-7 maegashira 10 10-5 Aran
Takamisakari 7-8 maegashira 11 6-9 Môkonami
Hômashô 9-6 maegashira 12 10-5 Tosayutaka
Tamanoshima 7-8 maegashira 13 8-7 Shimotori
Iwakiyama 9-6 maegashira 14 9-6 Hakuba
Kitataiki 9-6 maegashira 15 5-10 Tochinonada
Kôryû 3-12 maegashira 16 12-3 Toyohibiki

Haru basho 2010 : promotions en jûryô

Avant la publication du banzuke du Haru basho, la NSK a communiqué les noms des rikishi de makushita promus en jûryô.
Pour  trois d'entre eux, Masuraumi, Sadanofuji et Daidô, c'est une première. Pour l'autre, Tokushinhô, c'est un retour. Au passage, deux des nouveaux venus changent de shikona. Ils combattaient jusqu'ici sous leur nom civil.

ShikonaHeyaNomNé leTaille/PoidsDébutsHatsu 10
Masuraumi益荒海OnomatsuKUROSAWA Kôta15/10/19881,73/13803/2004O-Ms24-3
Sadanofuji佐田の富士SakaigawaYAMAMOTO Akihiro25/12/19841,89/16701/2003E-Ms36-1
Daidô大道OnomatsuNAKANISHI Kenji21/08/19821,88/16203/2005O-Ms34-3
Tokushinhô徳真鵬KiseSHIRATSUKA Motohisa13/05/19841,92/20703/2007E-Ms15-2

Comme le veut la coutume, les heureux promus ont tenu une conférence de presse, chacun dans sa heya et accompagné de son maître.
Sadanofuji : Je ne réalise pas encore. Je réaliserai probablement quand je mettrai le mawashi blanc des sekitori pour l'entraînement. Je veux pratiquer le genre de sumô d'Iwakiyama.
Sakaigawa oyakata, ancien komusubi Ryôgoku : (Deux des caractères du shikona de son élève Sadanofuji -佐田の富士- viennent du shikona de son maître, l'ancien yokozuna Sadanoyama -佐田の山. Les trois hommes sont originaires de la préfecture de Nagasaki.) Il est le premier sekitori à qui j'ai transmis ces deux caractères. Et à cause de ces caractères, c'est un shikona qui veut dire beaucoup pour les gens de la région de Nagasaki. J'exprime ainsi ma reconnaissance envers mon maître. Il y a beaucoup de rikishi étrangers actuellement. J'espère qu'il saura leur faire face avec détermination.

A l'Onomatsubeya, on a fêté deux promotions (photo : les promus et leur maître présentent leur nouveau shikona). Cela s'est produit pour la dernière fois au Hatsu basho 2008 à la Kasuganobeya, lors des promotions conjointes de Tochinoshin et Kimurayama.
Avec ses 1,73m, Masuraumi (ex-Kurosawa à droite) est un petit gabarit. Après Toyonoshima et Sagatsukasa, c'est en fait le troisième rikishi à devenir sekitori après avoir passé le deuxième shindeshi kensa (1,67m/67kg). Avant son entrée à l'Onomatsubeya il n'avait aucune expérience du sumô : "J'étais petit alors je m'inquiétais.". Mais au collège il faisait partie du club d'athlétisme et son maître reconnait qu'il était tonique. Tous les deux ont su utiliser cette tonicité pour développer un sumô de poussée. Aujourd'hui, Masuraumi ambitionne "un sumô rapide comme celui de Yoshikaze".
Daidô (ex-Nakanishi à gauche) a atteint son rang maximal d'alors au Haru basho 2009, où il était classé O-Ms5. Mais une fracture du menton survenue juste avant le tournoi l'avait obligé à déclarer forfait et  fait rater l'occasion d'une promotion en jûryô. Mais il ne s'est pas découragé : "Mon maître me disait 'Tu as les capacités.' alors j'ai combattu avec confiance. Mon point de repère c'est Takanohana oyakata.". Son nouveau shikona, c'est le nom de son collège à Tôkyô : "C'est dans mon collège qu'est né mon sumô. ".

mardi 26 janvier 2010

Haru basho 2010 : shindeshi à la Sadogatake - NANBA Yûki

Un autre collégien va rejoindre le sumô en mars prochain. NANBA Yûki (南場 雄貴, 14 ans, 1,76m/100kg) va intégrer la Sadogatakebeya des ôzeki Kotoôshû et Kotomitsuki. Le jeune garçon est originaire de Shôbara dans la préfecture de Hiroshima (広島県庄原市), dont il fréquente le collège municipal Tôjô. Et il a de la suite dans les idées.
En 2007, alors qu'il était en première année de collège, un ami, membre du club de supporters de la Sadogatake beya, a remarqué sa constitution prometteuse et l'a emmené voir le Kyûshû basho. L'adolescent fut immédiatement séduit et décida de devenir rikishi. Dès le dernier jour du tournoi, il demanda directement à Sadogatake oyakata s'il pourrait intégrer sa heya.
Yûki aime bouger : à l'école primaire il a pratiqué le kendô et au collège il appartient notamment au club de tennis. Il n'a pas de réelle expérience du sumô mais dès que sa décision fut prise, sur les conseils de Sadogatake oyakata, il a commencé à se préparer : il boit 3 litres de lait par jour et fait des pompes, des abdominaux, court.
Au printemps 2008, il s'est rendu à la Sadogatake beya pour assister aux entraînements et son enthousiasme n'en fut que renforcé. Depuis l'automne dernier, il suit un nouveau programme d'entraînement que lui a concocté un professeur de son collège et travaille notamment le bas du corps. Il soulève aussi des camions mais surtout pour la presse.
Une fête d'adieu, à laquelle participera Sadogatake oyakata, aura lieu dans l'après-midi du 29 janvier. Après, ce sera le départ pour NANBA Yûki qui devrait faire son maezumô lors du Haru basho en mars à Ôsaka.
"Je veux devenir un rikishi de makuuchi sérieux à l'entraînement, qui a de la présence, et dont les gens de ma région pourront être fiers." s'enthousiasme-t-il.
Les derniers rikishi que la préfecture de Hiroshima a fournis sont Akinokawa et Akinoyama (les jumeaux HISATO Mitsuhiro et Hideaki de la Takadagawa) et Fukudome (venu du rugby), qui ont fait leur maezumô en mars 2008.

lundi 25 janvier 2010

Haru basho 2010 : shindeshi à la Takadagawa - TATSU Ryôya

Poignée de main entre TATSU Ryôya
et Takadagawa oyakata
Le Hatsu basho à peine terminé, le recrutement des générations futures de dieux du dohyô a déjà commencé.
Aujourd'hui, Takadagawa oyakata était au collège Seinanbu de Kanazawa préfecture d'Ishikawa (石川県金沢市) pour présenter à la presse sa nouvelle recrue. L'avenir dira si c'est une recrue de choix mais on peut déjà dire que c'est une recrue de taille : à 15 ans, il est en troisième année de collège, TATSU Ryôya (達 綾哉) mesure 1,93 m et pèse 145 kg. Il appartient au club de sumô de son collège et aux derniers championnats collégiens du Japon, il a remporté le titre en individuel et en équipe. Il  affectionne le sumô de poussée et s'est fait remarquer pour sa puissance. Originaire de la ville de Nanao au nord d'Ishikawa (石川県七尾市), c'est un parent éloigné de l'ancien yokozuna Wajima. Il commencera à s'entraîner à la Takadagawa beya à la mi-février et fera son maezumô au Haru basho, en mars.
A droite, reçu par le Hokkoku shimbun après
les derniers championnats collégiens du Japon.
Le jeune garçon a expliqué les raisons de sa décision : "Je rêve de devenir yokozuna et j'ai pensé qu'entrer dans une heya juste après la fin du collège était le mieux." et fait état de ses ambitions : "Je veux devenir sekitori dans les trois ans puis viser le rang de yokozuna. Je veux devenir un rikishi comme le yokozuna Hakuhô.". Quant à Takadagawa oyakata (ancien sekiwake Akinoshima), il place évidemment beaucoup d'espoirs en Ryôya, qui a selon lui les capacités pour faire jeu égal avec les rikishi de sandanme : "Son sumô de pousée est son arme principale. C'est un prodige qui peut devenir yokozuna. Il a aussi la volonté d'être sérieux et de travailler dur pour s'améliorer.".
Après la conférence de presse, l'adolescent a ajouté : "J'étais inquiet sur ma capacité à être un professionnel mais maintenant, je suis rassuré. Je veux montrer un sumô personnel et offensif.".

Chûnichi

Hatsu basho 2010 : intai d'Aoba

Aoba (31 ans, Isegahama, O-Ms58, en photo après son dernier combat) a annoncé qu'il arrêtait sa carrière. Il termine par une victoire (yorikiri sur Hokutoiwa) qui lui a  fait d'autant plus plaisir que ses parents étaient présents. Ce succès ne l'empêche néanmoins pas de finir make-koshi à 2-5.
Aoba est entré dans le sumô professionnel en janvier 1997. Il est devenu makushita en mai 2005 et a progressé jusqu'au Natsu basho de mai 2000. Mais par la suite il a été régulièrement handicapé par des blessures. Il a atteint son rang maximal (E-Ms9) il y a un an. Il ne voit quasiment pas de l'œil gauche et son œil droit étant aussi menacé, il a décidé de se retirer des dohyô : "J'ai rencontré des gens bien et j'ai eu une belle vie dans le sumô. Dès demain je dois commencer un régime.". Sa danpatsu-shiki a eu lieu hier, après la soirée donnée par sa heya pour la fin de tournoi.
Redevenu KANEHIRA Ryûsei, il compte retourner dans sa région natale de Shizuoka pour y commencer une deuxième vie.

Danpatsu-shiki : cérémonie pendant laquelle on coupe le mage du rikishi retiré. L'importance de la cérémonie est proportionelle au rang du lutteur.

dimanche 24 janvier 2010

Hatsu basho 2010 : yûshô et sanshô

Yûshô :
Asashôryû, 25ème yûshô makuuchi
Makuuchi Asashôryû O-Y Takasago 13-2
Jûryô Gagamaru E-J13 Kise 12-3
Makushita Sadanoumi E-Ms29 Sakaigawa 7-0
Sandanme Hitachigô E-Sd18 Musashigawa 7-0
Jonidan Karatsûumi O-Jd64 Tamanoi 7-0
Jonokuchi Kozan E-Jk20 Minezaki 7-0

De gauche à droite : Kozan (jonokuchi), Karatsûumi (jonidan), Hitachigô (sandanme), Sadanoumi (makushita), Gagamaru (jûryô)

Sanshô :
Technique-Ginôshô Aminishiki O-M6 Isegahama 11-4
Performance-Shûkunshô Baruto E-S Onoe 11-4
Combativité-Kantôshô Toyohibiki O-M16 Sakaigawa 12-3
   De gauche à droite : Toyohibiki (combativité), Baruto (performance), Aminishiki (technique)

Hatsu basho 2010 : rikishi au micro senshûraku

Yûshô :  
Gagamaru [12-3] : (Yûshô en division jûryô) J'ai donné tout ce que j'avais, tous les jours comme si c'était le premier jour. Je suis déjà prêt à commencer le prochain tournoi. Je vais m'entraîner dur, en m'appliquant sur chaque combat. Pendant le tournoi, victoire ou défaite, j'ai télépnoné tous les jours en Géorgie.
Karatsuûmi [7-0] : (Yûshô en division jonidan après un kettei-sen) Pendant ce tournoi, j'a pu combattre en préservant mon style. J'ai eu de nombreux forfaits à cause de mon arythmie cardiaque et je veux remonter rapidement en makushita. Pour le kettei-sen, j'ai uniquement pensé à pratiquer mon sumô.

Sanshô :
Baruto [Prix de la performance-Shûkunshô-1er] : (Il a battu un yokozuna et trois ôzeki.) J'ai clairement été meilleur en première partie de tournoi. J'ai pratiqué mon sumô, sans hésiter. J'ai perdu deux fois de suite mais on apprend à chaque tournoi. [A noter : le shûkunshô n'avait pas été attribué depuis l'Aki basho de novembre 2008.]
Toyohibiki [Prix de la combativité-Kantôshô-3ème] : (Il termine avec douze victoires alors qu'il était classé M16.) Même quand je perdais, mon tachiai était bon. Pour moi aussi c'est assez incroyable. Quand vous êtes en bas du banzuke, vous n'avez pas le droit de perdre, ça doit être pour ça que je mettais chaque fois un peu plus de combativité.
Aminishiki [Prix de la technique-Ginôshô-5ème] : Pendant ce tournoi, j'ai fait ce que j'avais à faire plutôt que de me préoccuper de l'adversaire. C'est ce qui a été positif. Et j'ai su aller vers l'avant.

Hakuhô [12-3] : (Il se console avec sa victoire sur Asashôryû.) Avoir battu le vainqueur du tournoi ça me donne l'impression d'avoir remporté le yûshô et d'avoir été combatif jusqu'au dernier jour.
Asashôryû [13-2] : (L'année dernière, ses deux yûshô s'étaient décidés au kettei-sen. Cette fois, il l'a remporté avant la fin du tournoi.) Gagner avant la fin ne procure pas la même émotion. (Il a mis un frein à l'avènement de "l'ère Hakuhô" et compte continuer.) Bien sûr que je veux gagner. J'ai réussi encore une fois à atteindre mon objectif. (Il a remporté son 25ème yûshô, distançant Kitanoumi. Mais il note une différence.) Je suis vite arrivé à vingt yûshô. Mais les cinq derniers...

Kaiô [9-6] : (Le troisième jour il a battu le record de victoires en makuuchi.) Avant le tournoi, j'ai commencé à en entendre parler à droite et à gauche. C'était pénible.

Aminishiki [11-4] : (Après une belle victoire sur Gôeidô, il reçoit son cinquième prix de la technique et un billet pour les san'yaku.) Je n'étais pas nerveux. Par contre, en face il jouait le kachi-koshi, et c'est dur, non ?
Gôeidô [7-8] : (Il a obtenu une kinboshi mais avec deux make-koshi de suite, il laisse échapper le prix de la performance.) Je vais m'y remettre et m'entraîner très dur.

Baruto [12-3] : (Il affrontait Kyokutenhô, plutôt imposant lui aussi. Il a terminé le combat commencé en corps à corps par une projection.) Lui aussi est grand alors un corps à corps serré est dur. La projection est venue comme ça. (C'est la troisième fois en makuuchi qu'il atteint les douze victoires. Mais cette fois, il a battu un yokozuna.) Je ne pouvais pas m'empêcher de penser qu'il fallait que j'arrive à gagner.
Musashigawa oyakata : (Sur les perspective de voir Baruto continuer sur cette lancée et devenir ôzeki.) Quand on voit le sumô qu'il a montré dans ce tournoi, on commence à en attendre quelque chose.

Shôtenrô [3-12] : (Son score très négatif va le reconduire en jûryô.) Je vais quand même continuer à faire de mon mieux. Je ne suis pas du genre à me déprimer.

Takamisakari [7-8] : (L'année dernière il n'avait remporté aucun combat de senshûraku.) Je me suis senti plus fatigué que d'habitude dans ce tournoi. Ca fait longtemps que je n'avais pas gagné un dernier jour. Cette victoire me fait plaisir.

Kisenosato [9-6] : (Sans avoir brillé autant que souhaité, son 9-6 va lui rouvre la porte des san'yaku.) Pendant ce tournoi, je ne savais pas si ça j'étais bien ou pas. Je veux avoir la puissance pour faire jeu égal avec les meilleurs.

Kotoshôgiku [6-9] : (Il quitte les san'yaku.) Je me suis laissé griser par mes dix victoires de tournoi précédent. Je me sentais étrangement confiant et à l'aise.

Kotoôshû [9-6] : (Sa série de défaites s'est arrêtée à 3 et il finit à 9-6.) J'étais bien au début du tournoi, mais j'ai gaspillé mon avance. J'ai perdu face à des adversaire contre lesquels je ne dois pas perdre. Peut-être que quelque chose est insuffisant.
Harumafuji [10-5] : (Battu par Kotoôshû.) Je pensais avoir gagné au tachiai. Je ne me suis pas blessé et je vais m'y remettre dès le prochain tournoi.

Hatsu basho 2010 - jour 15/千秋楽 : scores

Makuuchi :
  • 13-2 : Asashôryû (O-Y)
  • 12-3 : Hakuhô (E-Y), Baruto (E-S), Toyohibiki (O-M16)
  • 11-4 : Aminishiki (E-M6)
  • 10-5 : Harumafuji (O-O1), Aran (O-M10), Tosayutaka (O-M12)
  • 9-6 : Kotoôshû (E-O1), Kaiô (O-O2), Kisenosato (O-M3), Wakanosato (O-M7), Hômashô (E-M12), Iwakiyama (E-M14), Hakuba (O-M14), Kitataiki (E-M15)
  • 8-7 : Toyonoshima (E-M1), Kyokutenhô (O-M5), Tamawashi (E-M7), Tochiôzan (E-M10), Shimotori (O-M13)
  • 7-8 : Kakuryû (O-K), Gôeidô (E-M2), Takamisakari (E-M11), Tamanoshima (E-M13)
  • 6-9 : Kotoshôgiku (E-K), Kakizoe (E-M4), Takekaze (O-M4), Yoshikaze (E-M5), Asasekiryû (O-M8), Môkonami (O-M11)
  • 5-10 : Tochinoshin (O-M1), Miyabiyama (O-M2), Kokkai (E-M9), Tochinonada (O-M15)
  • 3-12 : Hokutôriki (E-M3), Shôtenrô (O-M9), Kôryû (E-M16)
  • 2-13 : Bushûyama (E-M6)
Jûryô :
  • 12-3 : Gagamaru (E-J13)
  • 10-5 : Okinoumi (E-J2), Sakaizawa (O-J12)
  • 9-6 : Tokusegawa (E-J1), Sagatsukasa (O-J1), Kasugaô (O-J4), Masatsukasa (O-J6), Kiyoseumi (O-J10), Sôkokurai (O-J13), Kyokunankai (E-J12)
  • 8-7 : Wakakôyû (E-J4), Tosanoumi  (E-J5), Asôfuji (E-J6), Kaihô (O-J11)
  • 7-8 : Chiyohakuhô (O-J7), Toyozakura (E-J8), Yamamotoyama (O-J9), Kimurayama (O-J3)
  • 6-9 : Kirinowaka (O-J8), Shirononami (E-J9), Kasuganishiki (E-J10), Jûmonji (O-J14)
  • 5-10 : Kotokasuga (O-J2), Wakatenrô (O-J5), Tamaasuka (E-J7), Hoshikaze (E-J11)
  • 4-11 : Futen'ô (E-J3)

Hatsu basho 2010 - jour 15/千秋楽 : résultats

Makuuchi :
Est
Technique
Ouest

E-M15
Kitataiki
9-6
uwatenage
8-7
O-M13
Shimotori


E-M13
Tamanoshima
7-8
katasukashi
9-6
O-M14
Hakuba


E-M12
Hômashô
9-6
tsukiotoshi
9-6
E-M14
Iwakiyama


E-M16
Kôryû
3-12
kimedashi
10-5
O-M10
Aran


E-M10
Tochiôzan
8-7
yorikiri
10-5
O-M12
Tosayutaka


O-J1
Sagatsukasa

9-6
oshidashi
3-12
O-M9
Shôtenrô


E-M11
Takamisakari
7-8
hikiotoshi
6-9
O-M8
Asasekiryû


O-M16
Toyohibiki
12-3
oshidashi
9-6
O-M7
Wakanosato


E-M5
Yoshikaze
6-9
abisetaoshi
6-9
O-M11
Môkonami


E-M3
Hokutôriki
3-12
oshidashi
5-10
O-M15
Tochinonada



E-M9
Kokkai
5-10
oshitaoshi
5-10
O-M2
Miyabiyama


E-M2
Gôeidô
7-8
yoritaoshi
11-4
O-M6
Aminishiki


E-M6
Bushûyama
2-13
uwatenage
5-10
O-M1
Tochinoshin


E-M1
Toyonoshima
8-7
oshidashi
9-6
O-M3
Kisenosato


E-M7
Tamawashi
8-7
yorikiri
7-8
O-K
Kakuryû


E-K
Kotoshôgiku
6-9
oshidashi
6-9
O-M4
Takekaze


E-S
Baruto
12-3
uwatedashinage
8-7
O-M5
Kyokutenhô


E-M4
Kakizoe
6-9
okuritaoshi
9-6
O-O2
Kaiô


E-O1
Kotoôshû
9-6
sukuinage
10-5
O-O1
Harumafuji


E-Y
Hakuhô
12-3
yoritaoshi
13-2
O-Y
Asashôryû


Jûryô :
Est Technique Ouest
E-Ms3
Sadanofuji
6-1 yorikiri 9-6 O-J13
Sôkokurai
E-J11
Hoshikaze
5-10 shitatenage 2-5 O-Ms1
Surugatsukasa
O-Ms3
Nakanishi
4-3 uwatenage 7-8 O-J9
Yamamotoyama
E-J9
Shirononami
6-9 yorikiri 2-5 E-Ms2
Ryûhô
E-J7
Tamaasuka
5-10 oshidashi 9-6 E-J12
Kyokunankai
O-J8
Kirinowaka
6-9 hatakikomi 9-6 O-J6
Masatsukasa
E-J6
Asôfuji
8-7 tsukitaoshi 10-5  O-J12
Sakaizawa
O-J14
Jûmonji
6-9 oshidashi 5-10 O-J5
Wakatenrô
O-J11
Kaihô
8-7 kotenage 9-6 O-J4
Kasugaô
E-J4
Wakakôyû
8-7 hatakikomi 6-9 E-J10
Kasuganishiki
E-J13
Gagamaru
12-3 tsukidashi 7-8 O-J3
Kimurayama
E-J3
Futen'ô
4-11 oshidashi 7-8 E-J8
Toyozakura
O-J7
Chiyohakuhô
7-8 tsukiotoshi 5-10 O-J2
Kotokasuga
E-J2
Okinoumi
10-5 oshidashi 8-7 E-J5
Tosanoumi
E-J1
Tokusegawa
9-6 tsukidashi 9-6 O-J10
Kiyoseumi

samedi 23 janvier 2010

Haru basho 2010 : promotion en makuuchi

En obtenant le kachi-koshi en ce pénultième jour du Hatsu basho, Sagatsukasa (28 ans, Irumagawabeya, en photo après sa victoire sur Asôfuji le 13ème jour) classé E-J1, a fait d'une pierre deux coups et s'octroie la promotion en division makuuchi. Et fait perdre à Toyonoshima sont "titre" de plus petit rikishi. En effet, Sagatsukasa mesure 1,67 m. La mesure officielle des rikishi a été mise en place à l'Aki basho 1953. D'après les données dont dispose la NSK depuis cette date, c'est la taille minimale de la division et seuls trois rikishi en sont crédités. Parmi eux Fujitayama, en activité de janvier 1939 à septembre 1954, qui a été promu en makuuchi en janvier 1947.
Diplômé de l'université Tôyô, Sagatsukasa est entré dans le sumô professionnel en mars 2004, en passant le deuxième shindeshi kensa dont les prérequis sont moindres que ceux du premier shindeshi kensa. A savoir, 1,67 m et 67 kg au lieu de 1,73 m et 75 kg. "Je veux montrer un genre d'attaque par le bas que je suis le seul à pouvoir exécuter." a déclaré le futur maegashira.

Hatsu basho 2010 : rikishi au micro jour 14

Asashôryû [13-1] : (25ème yûshô. Il est seul en troisième position du nombre de yûshô en makuuchi.) C'est une médaille de bronze, non ? Ce n'est pas tant que j'avais confiance en moi  dans ce tournoi mais je me déplaçais bien. Je suis ravi que ça se termine par une telle joie. Mais récemment j'ai perdu tous mes combats du dernier jour contre Hakuhô [il est dans une série de 6 défaites]. Je veux absolument gagner demain.
Harumafuji [10-4] : (De son combat contre Asashôryû dépendait beaucoup de choses, mais...) Je pensais que ça irait si j'avais un tachiai solide. J'ai fait tout ce que je pouvais...
Hanaregoma oyakata, ancien ôzeki Kaiketsu : Cette façon de monter en puissance en dernière partie de tournoi, c'est le rythme d'Asashôryû quand il remporte le yûshô. Il retrouve sa puissance. Il l'avait avant mais on a l'impression d'un renouveau.

Kaiô [8-6] : (Il obtient le kachi-koshi de son 99ème tournoi en makuuchi.) J'ai essayé de ne pas me précipiter. (Il avait perdu les 6 dernières confrontations avec Kisenosato.) Comme j'étais dans une série de défaites, j'ai réfléchi à ce que je pouvais faire pour gagner. (Avoir donné l'impression pendant ce combat de retrouver la puissance d'antan ne lui donne-t-il pas l'envie de continuer jusqu'à ses 40 ans ?) C'est absolument impensable. Mon corps et mon esprit ne tiendraient pas.

Takamisakari [6-8] : (Make-koshi) Je ne fais que me concentrer sur le sumô mais les résultats ne suivent pas. Ce matin, j'ai été réveillé de bonne heure par une diarrhée. Mon esprit et mon corps ne sont pas sur la même longueur d'onde.

Gôeidô [7-7] : (Il va jouer le kachi-koshi le dernier jour.) Oui, j'y pense. Mais, j'ai bien combattu aujourd'hui.

Toyonoshima [8-6] : (Avec le kachi-koshi, un retour chez les san'yaku devient très probable.) Vu mon état de tension, j'ai réussi à rester plutôt calme. Je n'ai jamais décroché le kachi-koshi en tant que sekiwake. Alors je veux remonter et l'obtenir.

Kotoshôgiku [6-8] : (Make-koshi pour le komusubi) Dans ce tournoi, mon sumô n'a vraiment pas été satisfaisant.

Kakuryû [6-8] : (Make-koshi et perte du rang de komusubi) Je suis le premier à avoir des regrets. Je ne me suis pas assez entraîné. Je dois pouvoir rétablir la situation et gagner même quand l'adversaire m'attaque.

Baruto [11-3] : (Pour un peu, il aurait été à nouveau le grand battu par un petit. Après une lutte acharnée où chacun a tutoyé le bord du dohyô, il est venu à bout de Kakizoe. On le crédite d'un ôsakate, une prise rare qu'on n'avait pas vue depuis qu'Aminishiki l'a infligée à Takamisakari au huitième jour du Kyûshû basho 2005. Baruto sourit.) Il n'y a aucune technique là-dedans. C'était de la puissance pure. 
Kakizoe [6-8] : (Kachi-koshi au terme d'un combat formidable.) J'ai tout donné, en y mettant ma touche personnelle. La victoire n'a pas été au bout mais c'était un combat vraiment réussi.

Tokusegawa [jûryô 8-6] : (Avec le kachi-koshi et son classement en tête des jûryô, il s'assure une promotion en makuuchi.) Je ne réalise pas encore vraiment. Avec la nervosité, j'étais complètement raide et j'ai perdu trois fois de suite. Mais j'ai bien su reprendre l'offensive.

Hatsu basho 2010 : bilan jour 14

Makuuchi :
Le Hatsu basho est donc tombé dans l'escarcelle d'Asashôryû. Il a pris le meilleur sur l'ôzeki Harumafuji, qui ne s'est néanmoins pas rendu sans combattre.
Hakuhô a lui aussi remporté son combat mais, avec trois défaites contre une à Asashôryû, son destin n'était plus totalement entre ses mains.
L'ôzeki Kaiô obtient le kachi-koshi, ainsi que Toyonoshima, Kyokutenhô et Hômashô. Parmi ceux qui peuvent encore sauver leur tournoi demain, il y a Gôeidô qui serait bien inspiré de ne pas laisser passer l'occasion.
En effet, les cinq rikishi en danger de make-koshi ont échoué aujourd'hui et parmi eux se trouvent les deux komusubi. Il y a donc des places à prendre chez les san'yaku et compte tenu de leur classement, Toyonoshima et Gôeidô sont en tête de la file d'attente. Car, si le yûshô est attribué, la lutte pour le classement n'est pas encore finie elle.
D'ailleurs, Tamanoshima et Shimotori, entre le kachi-koshi et le make-koshi avant l'ultime journée, ont également intérêt à faire pencher la balance du bon côté. Leur classement (M13) ne leur laisse pas trop de marge de manoeuvre. Et ça frappe à la porte du côté des jûryô.
Déjà sûrs de retourner en jûryô, Tochinonada, Kôryû et Bushûyama.
  • 13-1 : Asashôryû (O-Y)
  • 11-3 : Hakuhô (E-Y), Baruto (E-S), Toyohibiki (O-M16)
  • 10-4 : Harumafuji (O-O1), Aminishiki (E-M6)
  • 9-5 : Wakanosato (O-M7), Aran (O-M10), Tosayutaka (O-M12), Iwakiyama (E-M14), Kitataiki (E-M15)
  • 8-6 : Kotoôshû (E-O1), Kaiô (O-O2), Toyonoshima (E-M1), Kisenosato (O-M3), Kyokutenhô (O-M5), Tamawashi (E-M7), Tochiôzan (E-M10), Hômashô (E-M12), Hakuba (O-M14)
  • 7-7 : Gôeidô (E-M2), Tamanoshima (E-M13), Shimotori (O-M13)
  • 6-8Kotoshôgiku (E-K)Kakuryû (O-K), Kakizoe (E-M4), Asasekiryû (O-M8), Takamisakari (E-M11), Môkonami (O-M11)
  • 5-9 : Kokkai (E-M9), Takekaze (O-M4), Yoshikaze (E-M5), Tochinonada (O-M15)
  • 4-10 : Tochinoshin (O-M1), Miyabiyama (O-M2)
  • 3-11 : Shôtenrô (O-M9), Kôryû (E-M16)
  • 2-12 : Hokutôriki (E-M3), Bushûyama (E-M6)
Jûryô :
Pas de changement en tête du tournoi et le yûshô se jouera demain entre Gagamaru, qui a l'avantage, et Sakaizawa, qui doit compter sur une défaite du Géorgien.
Trois rikishi obtiennent le kachi-koshi, dont Sagatsukasa, classé jûryô 1. Lui et Okinoumi sont de très bons candidats pour une promotion en makuuchi.
A l'inverse, Jûmonji écopent de make-koshi alors qu'il est en bas du banzuke.
  • 11-3 : Gagamaru (E-J13)
  • 10-4 : Sakaizawa (O-J12)
  • 9-5 : Okinoumi (E-J2), Kiyoseumi (O-J10), Sôkokurai (O-J13), Kyokunankai (E-J12)
  • 8-6 : Tokusegawa (E-J1), Sagatsukasa (O-J1), Kasugaô (O-J4), Tosanoumi  (E-J5), Masatsukasa (O-J6), Kaihô (O-J11)
  • 7-7 : Kimurayama (O-J3), Wakakôyû (E-J4), Asôfuji (E-J6), Yamamotoyama (O-J9)
  • 6-8 : Chiyohakuhô (O-J7), Toyozakura (E-J8), Kirinowaka (O-J8), Kasuganishiki (E-J10), Jûmonji (O-J14)
  • 5-9 : Kotokasuga (O-J2), Shirononami (E-J9)
  • 4-10 : Futen'ô (E-J3), Wakatenrô (O-J5), Tamaasuka (E-J7), Hoshikaze (E-J11)