vendredi 28 mai 2010

L'avenir de la Kise beya

Les temps sont difficiles pour la Dewanoumi ichimon. Alors qu'il est probable que la Dewanoumi beya se retrouve sans sekitori pour la première fois en 112 ans (ici), surgit le problème de la vente des billets (ici) qui compromet l'avenir de la Kise beya.
La Kise beya compte actuellement 27 rikishi, 1 gyôji, 1 yobidashi, 1 tokoyama et 1 oyakata. Parmi les rikishi, 3 sekitori, dont Gagamaru qui sera promu en division makuuchi pour le prochain tournoi. Des 52 heya, c'est la troisième en terme de taille. Elle a été fondée en décembre 2003 par l'actuel Kise oyakata. Ancien maegashira Higonoumi de la Mihogaseki, il avait fait son intai en novembre 2002, pris le nom d'ancien KIMURA Sehei (木村瀬平), abrégé en Kise (木瀬), et avait intégré l'encadrement de la Mihogaseki, avant donc de fonder sa heya.
Démis de ses fonctions de coach hier par la NSK, Kise oyakata a vu ses rikishi être placés sous le contrôle de la Dewanoumi ichimon. De retour à la heya (en photo, la presse en prime), il les a rassemblés pour les en informer. D'après un proche de la heya "quand ils ont entendu la nouvelle, ils ont été ébranlés". Yamahibiki oyakata (ancien makuuchi Gan'yû) de la Kitanoumi beya et un sponsor ont également fait le déplacement. D'après la même source, "ils sont venus uniquement parce qu'ils s'inquiétaient pour Kise oyakata". Aucune décision n'a été prise concernant l'avenir des membres de la heya.
Car la situation est inédite. Une heya disparaît généralement suite au décès de son oyakata ou à son départ à la retraite quand il atteint la limite d'âge (65 ans). Cette fois, la fermeture de la heya est ordonnée par les riji. Et justement, le chef des riji, Musashigawa oyakata, est également le responsable de la Dewanoumi ichimon et il s'est engagé : "J'aimerais que l'on se concerte pour savoir dans quelles heya vont aller l'oyakata et les deshi de la Kise. On ne peut pas se contenter de les disperser ça et là.". Quant à Kise oyakata, il a présenté ses excuses aux oyakata de son ichimon : "Je me suis expliqué devant les riji. Comme c'est leur décision, je ne peux qu'obéir. Si on offre à mes rikishi un environnement où il pourront faire du sumô, n'importe quelle heya conviendra.".
Les réactions à la décision de la NSK sont variées. Parmi les oyakata, certains la trouvent sévère : "Le transfert d'autorité à l'ichimon est une punition sévère et inédite. On se demande ce que vont bien pouvoir devenir les rikishi.". D'autres ont une analyse différente : "Les scandales s'accumulent, il fallait prendre des mesures radicales.".
Le public est lui moins partagé.
Un employé de la région de Kanagawa, 62 ans, s'indigne : "Dans une entreprise classique, il aurait été viré, pas de doute. Il faut exclure l'oyakata.".
Une femme au foyer de Tôkyô, 52 ans, est lasse : "C'est le sport national, des liens avec la pègre sont inadmissibles. Les scandales se succèdent et si la NSK n'opèrent pas des changements drastiques, le public va déserter le sumô.".
Un employé de Tôkyô, 43 ans, demande des explications : "D'autres oyakata ne sont-ils pas dans le même cas ?".

KIMURA Sehei (木村瀬平) est un nom de gyôji devenu un des 105 noms d'ancien et abrégé en Kise (木瀬). Un autre nom d'ancien est dérivé d'un nom de gyôji : SHIKIMORI Hidegorô (式守秀五郎), abrégé en Shikihide (式秀) et porté par l'ancien komusubi Ôshio depuis septembre 1989.

Sources : Sanspo, Yomiuri, Nikkei, Sponichi