vendredi 27 août 2010

Aki basho 2010 : vers un retour à la normale ?

M. Murayama, Hanaregoma rijichô
et le ministre Kawabata
Hanaregoma oyakata est allé se présenter en tant que nouveau rijichô au ministre de tutelle de la NSK, M. KAWABATA Tatsuo (川端 達夫). Après le passage au purgatoire du Nagoya basho, il a exprimé son désir de voir l’Aki basho reprendre la forme habituelle des tournois avec la diffusion en direct par la NHK et la remise de la Coupe de l’Empereur et des autres distinctions et récompenses indépendantes de la NSK. Lors du Nagoya basho, 22 avaient été supprimées. M. Murayama, le vice-rijichô, également présent, lui a fait écho. Le ministre a entendu la demande mais a rappelé que certaines mesures, concernant par exemple l’éradication des liens avec le crime organisé, devaient toujours être prises. Ces mesures doivent être annoncées par la NSK le 30 août et le 1er septembre le comité de lutte contre le crime organisé (暴力団等排除対策委員会) sera inauguré. Le 6 septembre, les sanctions à l’encontre des rikishi mis en cause depuis la fin du Nagoya basho (ici) devraient aussi être annoncées.
Hanaregoma rijichô n'exclut pas la possibilité de faire le tour de l'ensemble des comités responsables des diverses récompenses afin de présenter ses excuses au nom de la NSK.

Hochi, Jijicom, Nikkan

Aki basho 2010 : le retour des sponsors

Avec
Sans
Si la NHK n’a pas encore fait état de ses intentions concernant la diffusion de l’Aki basho, les sponsors commencent eux à annoncer leur retour et les kimono des yobidashi devraient reprendre leurs airs de panneaux publicitaires, comme c’était le cas depuis 1949.
Pour Kibun Shokuhin (紀文食品), producteur de produits alimentaires, la décision est en bonne voie : "On peut constater que la NSK fait des efforts pour améliorer la situation.". De même, Sugiyo (スギヨ) et Kamakobo (鈴広), dans le même secteur d’activité que le premier, affichent une attitude plutôt positive : "Nous voulons apporter notre soutien aux rikishi et au monde du sumô qui font de leur mieux.". D’autres restent prudents, tel l’assureur Asahi seimei hoken (朝日生命保険).
Pour sa part, Nagatanien, dont le retrait avait été parmi les plus remarqués (ici), a d’ores et déjà annoncé son retour sur le dos des yobidashi. La compagnie reste par contre plus circonspecte quant aux kenshô et veut évaluer sa participation au cas par cas et plus exactement au rikishi par rikishi.
D’après un proche de la NSK, plusieurs sponsors ont pris contact à propos des kenshô. Au Nagoya basho 2010, leur nombre est tombé de 1033 à 242.

Mainichi, Hochi

Démission au yokoban

On a appris que FUKUCHI Shigeo (福地 茂雄, 76 ans), directeur de la NHK, a quitté son poste au yokoban (横審, ou Comité de délibération des yokozuna/横綱審議委員会). Il en était membre depuis mars 2009. La démission a été présentée le 2 de ce mois à M. Murayama, qui occupait alors les fonctions de rijichô, et acceptée. D’après les dires de l’intéressé, les raisons de ce départ sont qu'il est trop occupé par ses responsabilités au sein de la NHK et n’ont rien à voir avec le Nagoya basho.
Suite au scandale des paris illégaux, la NHK avait en effet décidé de ne pas diffuser en direct le Nagoya basho. Cette décision aurait été vivement critiquée par d’autres membres du yokoban lors d’une réunion du 26 juillet, le lendemain de la fin du tournoi.
L’annonce de la démission devait être faite lors de la réunion extraordinaire du comité du 25 août mais des malentendus au sein de la NSK l’ont ajournée jusqu’à la prochaine réunion. Bien qu’effectivement démissionnaire, M. Fukuchi a donc simplement été déclaré absent. (Ndlr : ces derniers propos sont attribués tantôt à Hanaregoma rijichô, tantôt à Murayama fukurijichô…)

Par ailleurs, à l'heure actuelle, rien n'a été annoncé concernant la diffusion en direct de l'Aki basho.

Sanspo, Mainichi

Sumô et crime organisé : suite mais probablement pas fin

Au premier plan, les locaux mafieux,
à leur gauche, ceux de la NSK
Dans le grand ménage que la NSK a entrepris afin de couper tous les liens avec le crime organisé, la voici obligée de balayer devant sa porte au sens quasiment littéral.
La NSK possède un terrain et des locaux à Ôsaka qu’elle utilise pour stocker les équipements du Haru basho qui y a lieu chaque mois de mars. Elle loue une partie inutilisée de ce terrain (80 centimètres sur onze mètres, soit environ huit mètres carrés) à une compagnie qui possède des bâtiments adjacents. Il a été établi par la police que ces bâtiments sont en fait des bureaux d’un gang japonais affilié au clan Yamaguchi, le plus important du Japon. Le terrain loué par la NSK a été utilisé pour la construction d’un escalier extérieur pour les bâtiments en question, ce après quoi le gang s’y est installé.
Les faits ont été rendus publics le 26 août mais la NSK, qui officiellement l'ignorait jusqu'alors, a été mise au courant par la police au mois de juin. Des procédures légales afin de dénoncer le contrat établi en avril 1997 et de faire évacuer le terrain au plus vite ont été engagées.

Il y a quelques jours, un hebdomadaire a mis en cause l'ôzeki Harumafuji qui aurait été pris en photo avec deux membres de gang lors d'une partie de golf organisée par sa heya et à laquelle de nombreuses personnes extérieures à la heya ont participé. La NSK a demandé au journal de lui fournir l'identité et le clan d'appartenance des deux hommes. Elle s'est vu opposer une fin de non recevoir et semble avoir décidé qu'il n'y avait pas matière à inquiéter l'ôzeki ou son entourage.

Sanspo, Mainichi

Visite médicale pour les rikishi

Yamamotoyama
Prise de sang pour Hakuhô
Les rikishi ont passé une visite médicale organisée au Ryôgoku Kokugikan ce matin. Le yokozuna Hakuhô a gaiement devisé avec les ôzeki Kaiô et Harumafuji, convoqués en même temps que lui. Il a perdu cinq kilos et en pèse maintenant 149. "Avec les chaleurs de l’été mon appétit a diminué et j’ai maigri." a-t-il expliqué. Yamamotoyama a lui pris un kilo et porté son nouveau record à 266 kilos.
A l’inverse, parmi les dix rikishi qui ont été placés sous kinshin, six ont maigri. Les chaleurs estivales ne sont pas à mettre en cause dans leur cas mais plutôt les effets psychologiques de leur situation et de l’incertitude quant à leur avenir. Toyohibiki a perdu sept kilos : "J’ai quand même repris du poids depuis le jungyô.". Miyabiyama a lui grossi de 8 kilos et passe de 180 à 188. Il était pourtant descendu à 170 au moment du jungyô (ici) : "Je devais absolument reprendre du poids donc je me suis gavé.".

Sanspo, Nikkan